Makers : comment participer à la 3ème révolution industrielle ?

Ce week-end, j’ai terminé la lecture ou devrais-je dire plutôt l’écoute (puisqu’il s’agissait d’un audiobook) du dernier livre de Chris Anderson « Makers, the New Industrial Revolution »

makers-chris-anderson

Le mouvement Makers né aux USA dans les années 2000 rassemble tous les bricoleurs  du dimanche qui créent eux-mêmes à partir de logiciels et technologies libres de multiples objets capables d’améliorer notre quotidien.

Qu’est-ce qui a changé dans les années 2000 ?

Grâce au Web, aux logiciels libres, aux technologies d’impression 3D, quelqu’un qui a une bonne idée peut transformer un design en objet et n’a plus besoin des grandes multinationales pour commercialiser son objet unique au monde entier.

Avec moins de 1 500 € d’investissement (prix d’une imprimante 3D), tout un chacun peut devenir un entrepreneur et produire à la demande des objets d’exception qui pourront se vendre en milliers d’exemplaire.

Des « bits » aux « atomes »

L’économie numérique a déjà pas mal chamboulé l’économie traditionnelle :

  • on voit les titres de presse disparaître ou se faire racheter par des sites Internet,
  • le concurrent de TF1 n’est plus France Télévisions mais Google
  • Virgin et Surcouf ferment quand Amazon ouvre des entrepôts au pays de Montebourg

Mais tout cela, ce n’est encore rien nous dit Chris Anderson. Le commerce en ligne ne représente que 10 % des ventes par rapport au physique. La révolution digitale (des bits donc) s’est  limité aux écrans.

La plupart du temps nous sommes aux contacts d’objets physique. Avec des systèmes ouverts comme Android , des technologies Open Source comme Arduino, alliés aux imprimantes 3D, on va pouvoir créer des objets connectés aux designs uniques qui vont envahir notre quotidien.

La création se fera depuis un PC (code, objet 3D) pour finir dans la maison, dans la voiture, dans le jardin, dans les bureaux de centaines de millions de personnes.

La longue traîne des objets

Chaque objet créé pourra être unique puisqu’avec les imprimantes 3D nous ne sommes plus dans des logiques de production de masse mais dans de la production sur mesure à la demande.

brickarms

Chris Anderson donne l’exemple d’un ingénieur américain Chapman qui a quitté son job du jour au lendemain pour créer une société spécialisée dans la confection d’accessoires de guerre pour les Lego. Son fils de 9 ans voulait rejouer la seconde guerre mondiale mais les thèmes Légo imaginés par la firme danoise restait dans le politiquement correct.

Alors mon gars a confectionné lui même les accessoires avec des machines CNC et lasers, une imprimante et a commercialisé ça sur son site. Bingo ! c’est le succès sur le marché US et ça lui rapporte assez d’argent pour qu’il vive de sa passion.

La firme Légo est ravie car elle n’a pas à attaquer les marchés de niche non rentables pour une grosse multinationale, elle préserve son image « politiquement correcte », et les gars comme Chapman prolongent la durée de vie des Lego (on pourra y jouer au delà de 9 ans grâce à ces nouveaux univers)

Les petits entrepreneurs vont remplacer les gros

Dans l’économie des bits, les petits entrepreneurs avaient déjà émergé.  Avec moins de 500 € de coûts d’hébergements / an, un passionné peut monter un site web fortement visité qui générera plus de 30 000 € de revenus pubs par an. J’en suis un exemple concret avec mon site web (voir mon portait d’entrepreneur sur le site Evoliz).

star-trek-coweb

Pour créer des objets à la demande, il faut investir un peu plus d’argent (une imprimante 3D industrielle vaut 10 000 €) certes, mais tout ceci va baisser, la qualité des impressions va s’améliorer et les créations seront sans limites. Voir mes amis de VotreFigurine.com qui viennent d’être rachetés par 3D Systems et qui vont maintenant attaquer le marché US avec des figurines personnalisées sous licence Star Trek.

pebble

Même sans financement, avec des systèmes de crowdfunding comme KickStarter, il est possible de collecter (si l’idée et l’équipe sont bonnes) des milliers de dollars en quelques jours. Voir Pebble qui a réussi à lever 10 millions de dollars l’année dernière pour sa montre à encre électronique connectée.

L’open source va accélérer la création

Sans passionnés qui veulent résoudre avec la technologie leurs problèmes du quotidien,  sans systèmes ouverts, le mouvement des makers n’aurait jamais émergé.

L’ esprit open source permet d’avoir de la technologie a bas prix, qu’on peut faire évoluer, qu’on peut connecter avec d’autres systèmes ouverts, en profitant des améliorations de la communauté.

hazy

Anderson raconte comment en laissant son code de Drone ouvert à d’autres il a réussi à faire bosser gratuitement pour lui un jeune développeur chinois Hazy. Au départ on l’accusait de piratage car il avait permis le développement de clones en Chine, mais il s’est avéré qu’il le faisait dans l’esprit Open Source et que ceci avait permis de traduire le wiki en chinois et même d’améliorer le code du drone d’Anderson.

La société va changer

Qu’on se le dise, si toutes ces technologies révolutionnaires arrivent c’est que la crise nous oblige à nous réinventer. On va donc passer par un nouveau processus de destruction créatrice.

Les grandes industries vont encore reculer et licencier mais de nouvelles vont émerger autour du design, de la création 3D, du développement 3D (g-code).

Ces dernières années nos gouvernements en France ont fait fausse route en tentant de perfuser nos veilles industries en déroute… Alors que  pendant ce temps aux USA, le gouvernement Obama soutenait les makers en leur offrant des espaces et des ouvertures dans les écoles.

maker-space

J’espère sincèrement qu’on formera comme il faut les nouvelles générations qui arrivent à ces nouveaux métiers passionnants et qu’on encouragera le capital risque. Aujourd’hui avec le peu de vision qu’ont nos politiques c’est mal barré, mais gardons espoir quand même !

Comment participer à cette 3ème révolution industrielle ?

Commencez par lire Makers (dispo en français et en anglais sur Amazon) 😉 et après il suffira d’avoir une bonne idée, une bonne équipe, et de se lancer !

Note cet article

advertising


Les commentaires sont désactivés.